mardi 25 avril 2017

La formation au centre de la stratégie tourisme de la France

Annonce des premières formations entrant au sein de la Conférence d’Excellence des Formations du Tourisme (CFET).


Le 13 mars et le 25 avril 2017, les membres du comité de sélection de la CFET se sont réunis et ont déjà sélectionné 20 formations, représentant 12 établissements d’excellence français, en matière d’enseignement supérieur dans le tourisme. Parmi les établissements qui ont été retenus : l’université ESTHUA d’Angers, FERRANDI Paris, l’institut Alain Ducasse Education, l’Université Paris-Est Marne la vallée et l’INFA. Les premières actions de la CFET sont prévues à l’horizon du début de l’année scolaire 2017/2018.

Photo comité de sélection : Linda BENIHADDADENE, Emmanuel RODIER (CCI Paris Ile de France) ; Lionel WALKER, Carole ABOAF (MENESR) ; Michel DURRIEU (Président du comité - Directeur Mission Promotion du Tourisme MAEDI) , Benjamin MALATERRE (MAEDI) ; Bénédicte MAINBOURG (Atout France) ; Jean-Luc Michaud (IFT – Institut Français du Tourisme).

Dès 2013, lors du lancement des Assises du tourisme, Jean- Marc Ayrault, alors Premier ministre, avait demandé, entre autres, que la réflexion porte sur la formation. Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères et du Développement international en charge du Tourisme, en fera une priorité et l’un des côtés du « carré du succès » de sa stratégie tourisme. Le sixième chantier du Conseil de promotion du tourisme (CPT) lui sera dédié. Le ministre nous demandera expressément de créer au plus vite une Conférence des écoles d’excellence de tourisme et d’hôtellerie, ainsi qu’une chaire de recherche tourisme, respectivement propositions 34 et 40 du rapport final du CPT. Il nous demandera aussi de renforcer « les formations à distance dans le tourisme », proposition 35, par le lancement d’un MOOC avec Atout France pour former les professionnels du tourisme à l’accueil, en tenant compte des spécificités de chaque marché d’origine des touristes étrangers. 

« La valorisation des métiers du tourisme et le renforcement de la formation des professionnels, en mettant l’accent sur la maîtrise des langues étrangères, la qualité du service, le savoir- faire numérique et la culture générale ; la création d’une Conférence des établissements d’excellence est nécessaire pour améliorer la visibilité de l’offre de formation ; la création d’une chaire de recherche consacrée au tourisme devrait contribuer à mieux fédérer les milieux académiques et professionnels du secteur. La formation en ligne sera développée. » - Laurent Fabius,  Conseil stratégique de l’attractivité, Paris le 16 Juin 2015. 

Dès le 8 septembre 2015, moins de trois mois après la publication du rapport, une lettre de mission est adressée à Pierre-Antoine Gailly, président de la chambre de commerce et d’industrie de Paris- Île- de- France. Elle est cosignée par Thierry Mandon (Secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche), Najat Vallaud- Belkacem (Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) et Laurent Fabius. Il est rappelé que « si la variété de l’offre française de formation aux métiers du tourisme constitue un atout indéniable, le manque d’organisation et de lisibilité de cette offre constitue un obstacle à son développement. La France n’est pas dotée d’une seule et unique formation d’excellence dans le tourisme, clairement identifiée à l’étranger, à l’instar des formations en “Hospitality Management” dispensées à Cornell ou Lausanne. Les professionnels du tourisme ont souligné, dans le rapport du Conseil de promotion du tourisme, la nécessité de pallier cette difficulté, par la création d’une conférence».

En parallèle, Atout France arrivera à lancer dès le 15 décembre 2015 le premier MOOC pour l’accueil des Chinois et, quelques mois plus tard, pour les touristes allemands, néerlandais, belges, anglais et indiens. 

Jean-Marc Ayrault, Laurent Fabius et Matthias Fekl ont fait de la formation dans le Tourisme une priorité absolue. Ils inaugureront et visiteront de nombreuses écoles, en France et à l’étranger, pour rappeler l’importance qu’ils donnent à la formation des métiers du tourisme. Lors de leurs déplacements et d’évènements comme « Goût de / Good France » ou la « Semaine des Ambassadeurs», ils souhaiteront aussi rappeler le savoir-faire et l’excellence français dans ce domaine, et valoriser les métiers du tourisme aux yeux des Français et de nos interlocuteurs étrangers. La formation est bien au centre de la stratégie tourisme de la France.

En octobre 2015, le gouvernement a décidé de mettre en place une Conférence des Formations d’Excellence du Tourisme (CFET), afin de promouvoir la formation française aux métiers du tourisme, aux niveaux national et international. La CFET, amorcée lors de la première conférence annuelle du tourisme du 8 octobre 2015, a été créée par la Chambre de commerce et d’industrie de Paris-Ile-de-France à la demande du ministère des affaires étrangères et du développement international et du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, avec le soutien de l’Institut français du tourisme (IFT). 

La CFET concerne les formations supérieures du tourisme de niveau I à III et a pour principaux objectifs de:
- promouvoir, sous toutes ses formes, tant en France qu’à l’étranger, le développement et le rayonnement des établissements français dispensant des formations relevant de l’enseignement supérieur dans les métiers du tourisme, de la gastronomie, de l’hôtellerie et de secteurs connexes (tourisme d’affaires, évènementiel, patrimoine…)
- susciter, animer et coordonner des activités de réflexion, de recherche et d’expérimentation dans la perspective de contribuer à la qualité pédagogique des formations, à la qualité d’accueil des touristes, ainsi qu’à la dynamique économique durable du secteur,
- favoriser la montée en gamme des formations liées au tourisme fondée sur des standards et un référentiel d’excellence,
- représenter ses adhérents et défendre leurs intérêts auprès des pouvoirs publics nationaux, européens et internationaux dans le cadre d’une éthique de la responsabilité sociale, économique et environnementale,
- entretenir, dans un esprit d’ouverture et de solidarité, les relations qui unissent ses adhérents. 

Livre Michel Durrieu: Tourisme, La France n°1 mondial - Éditions Cherche Midi

(Chapitre VIII : "Nos formations d'excellence, création d'une conférence et d'une chaire")

dimanche 9 avril 2017

Michel Durrieu, l’homme pro Tourisme du quai d’Orsay sort de l’ombre





Taleb Rifai (SG OMT) - Laurent Fabius - Michel Durrieu
S'il est encore tôt pour dresser (ou déposer...) le bilan du quinquennat Hollande (ses successeurs s'en chargeront !), on peut en revanche déjà soutenir que jamais avant celui de Jean-Marc Ayrault un gouvernement français n'avait autant travaillé pour le Tourisme.

Travaillé, certes. Mais obtenu aussi des résultats ? Sur des sujets précis, certainement : visas en 48 heures, CDG express, oenotourisme, croisières, Mice.... Au niveau global, pas encore. L'accélération de la croissance dans cette industrie se fait toujours attendre. Et les attentats de 2015 et 2016 ne peuvent expliquer le ralentissement observé dès 2012.

C'est à partir de la préparation en 2013 des Assises du Tourisme, voulue par le premier ministre de l'époque Jean-Marc Ayrault, et de l'attribution en juin 2014 de la compétence "Développement international" à Laurent Fabius, ministre des Affaires Etrangères, que l'Etat s'est mobilisé. A la fin de ce même mois de juin, le chef de la diplomatie économique concluait ses Assises en révélant les " 30 décisions très concrètes en faveur d’un tourisme français, leader mondial".

Pour lancer ces actions, certaines compliquées à mettre en œuvre par le nombre de leurs intervenants, il fallait un homme orchestre au sein du quai d'Orsay, capables de mobiliser toutes les énergies au sein du millefeuille administratif français et des filières professionnelles elles-mêmes.

Cet homme fut et demeure Michel Durrieu. Plutôt que de faire appel à un haut fonctionnaire hors sol, Fabius a eu la clairvoyance d'engager sous contrat un homme du milieu, ayant fait ses preuves chez Nouvelles Frontières et Carlson Wagons Lits.

Son ancien patron parti au Conseil constitutionnel, Michel Durrieu a eu l'envie de raconter ses 48 mois de travail acharné dans l'ombre fabusienne. 48 mois au cours desquels l'Etat et la filière, fort d'une stratégie claire pour le Tourisme ("Structurer l'offre"), ce "Trésor national" selon les mots de Fabius, cette "Grande cause nationale" selon Hollande, a mis en route des mesures de court, de moyen et de long terme, dans un objectif assumé de 100 millions de visiteurs internationaux plus dépensiers et plus satisfaits.

Lire le témoignage de Michel Durrieu est donc hautement recommandable. C'est la promesse tenue de mettre le nez dans la fourmilière des prises de décisions de ces dernières années. Ce que nous avons fait. Il nous a accordé également une longue interview audio. Une bonne mise en bouche avant de se plonger dans la lecture de ses 310 pages.

Il reste à émettre trois vœux. Que le gouvernement issu des prochaines élections accentue l'effort, sans déconstruire les mesures lancées en 2014. Que Michel Durrieu poursuivre sa mission au delà de son terme contractuel (été 2018). Et que l'Etat nomme pour la première fois un Délégué interministériel au Tourisme. Le premier titulaire du poste serait tout trouvé ! 

mardi 4 avril 2017

Pour un développement durable du Tourisme

Intervention Michel Durrieu - Journée "Tourisme durable" organisée par CCI France et le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international 

 

Comme vous le savez, avec 83 millions de visiteurs étrangers accueillis en 2016, la France est toujours la première destination touristique au monde. Elle attire par ailleurs, chaque année, de plus en plus de touristes internationaux en quête de séjours respectueux de l’environnement et au plus près des habitants. 

La France a de nombreux trésors culturels et immatériels, comme la gastronomie que les touristes classent toujours dans les premiers critères. Mais elle a aussi de nombreux avantages concurrentiels à valoriser sur le créneau du tourisme durable: elle dispose tout d’abord d’un patrimoine naturel d’exception : deuxième domaine maritime au monde abritant 10% des lagons et récifs coralliens de la planète, deuxième destination en Europe pour la diversité des amphibiens, oiseaux et mammifères etc. En Nouvelle Aquitaine par exemple il y a un million d’hectares de forêt, c’est aussi la première réserve mondiale de biosphère UNESCO (bassin de la Dordogne).

La France est également classée en deuxième position des destinations mondiales du tourisme à vélo, et dispose de plus de 115 000 km d’itinéraires de promenade et de randonnées …

On notera également qu’elle dispose de plus de 8500 km de voies navigables, soit le plus long réseau fluvial exploitable d’Europe. C’est pour cela que Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères et du développement international, avait chargé Jacques Maillot, fondateur de Nouvelles Frontières, d’élaborer une feuille de route sur les croisières fluviales et maritimes. De nombreuses mesures ont permis de structurer l’offre et de mobiliser les acteurs. VNF a en particulier fait du tourisme une priorité et les voies navigables et les chemins de halage sont maintenant intégrés dans notre stratégie d’écotourisme, et dans notre politique de tourisme durable.
 
La liste est encore longue des atouts de notre pays…

Pour autant, son potentiel en matière de tourisme durable (et en particulier d’écotourisme) reste insuffisamment reconnu sur la scène internationale.

Dans ce contexte, le Ministère des affaires étrangères et du développement international a créé un pôle d’excellence dédié à l’ « écotourisme » afin de développer et mettre en lumière des offres attractives. Sont alors valorisés l’itinérance douce (à pied, à vélo, en bateau, à cheval) et les modes d’hébergement à proximité de la nature et des populations locales. Sous l’égide de Guillaume Cromer, directeur d’ID-Tourism et président du réseau national Acteurs du Tourisme Durable (ATD), une quarantaine d’acteurs publics et privés ont été auditionnés.
Dans une feuille de route établie à l’issue de ces échanges, le pôle s’est donné plusieurs objectifs visant à promouvoir le tourisme durable et la France comme destination phare de l’écotourisme. Il s’agit ainsi d’améliorer les capacités d’hébergement et les services associés, promouvoir le cyclotourisme, développer le tourisme fluvial et plus généralement les itinéraires écotouristiques, notamment les sentiers de randonnée. Des opérations de communication et de structuration de l’offre sont également menées.
Atout France, opérateur public chargé du développement touristique de la France, participe,  à travers son cluster dédié, à la mise en œuvre de ces missions. Un MOOC (Formation en ligne) dédié à l’écotourisme est en cours de réalisation. Les autres acteurs clés de l’écotourisme s’investissent également dans la mise en œuvre de cette feuille de route (la Caisse des Dépôts avec un projet de plateforme en ligne « Mon tour de France » visant à commercialiser des séjours de slowtourisme, VNF a organisé la première journée nationale dédiée au tourisme fluvestre la semaine dernière) etc.

Les services du Premier Ministre ont lancé fin mars, dans le cadre du Programme d’Investissement d’Avenir (PIA 3) un appel à manifestation d’intérêt sur le thème des « Territoires d’innovation de grande ambition » qui financera des projets innovants dédiés au tourisme, et en particulier s’ils répondent aux enjeux de la transition écologique.

De plus, au-delà du pôle d’excellence consacré à l’écotourisme, la France promeut le tourisme durable dans ses accords de coopération bilatéraux. En effet, face à une demande croissante d’accompagnement sur la création d’offres répondant aux objectifs du développement durable, des acteurs publics et privés français du secteur viennent apporter leur expertise en la matière. Cela concerne notamment les accords passés avec Cuba, le Mexique, le Vietnam, l’Indonésie ou encore la Corée du Sud. En octobre, nous avons par exemple mobilisé la région Bretagne pour venir témoigner en Indonésie de ses pratiques en matière de tourisme durable et permettre des transferts d’expertise.

Au niveau multilatéral, la France est également chef de fil d’une instance nommée « 5+5 tourisme » réunissent 5 pays du Sud de l’Europe et 5 pays du Nord de l’Afrique et travaille depuis la COP22, avec ces partenaires sur la thématique du tourisme et des changements climatiques. La France est également associée aux travaux du Programme des Nations Unies pour l’Environnement sur les modes de productions et de consommations durables (10YFP). Par ailleurs, en tant que membre du conseil exécutif de l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme), elle suit attentivement les initiatives qui y sont engagées en faveur du tourisme durable.

Enfin, à l’export, le ministère tend également à soutenir des filières et entreprises présentant un savoir-faire innovant en matière de tourisme durable. Cela concerne par exemple l’aménagement des territoires de montagne, le développement de ports de plaisance durables avec des expérience comme Odyssea, ou encore l’écotourisme avec des pépites comme Huttopia qui étend aujourd’hui son activité de campings natures en Chine…

Nous nous réjouissons de l’initiative des Nations Unies de proclamer 2017 comme Année internationale du tourisme durable. Elle présage d’une implication grandissante de la France et des acteurs du tourisme, publics et privés, sur cette thématique primordiale à nos yeux et que nous portons autant que possible en interne. Nous sommes en effet convaincus que chacun, à son échelle, peut faire sa part… Et qu’ensemble, nous pourrons donner corps à cet évènement mondial. 

Livre Michel Durrieu: Tourisme, La France n°1 mondial - Éditions Cherche Midi